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SCOPITONE : RENCONTRE AVEC LA GALLOISE KELLY LEE OWENS

Musique Publié le 15/09/2017

Son premier album éponyme a bénéficié d'un retentissement inattendu. Présente au festival Scopitone 2017, Kelly Lee Owens, Galloise de son Etat, est parvenue à trouver un juste équilibre entre son goût pour le chant, les éléments analogiques et l’arrangement volumineux. Une belle perf' qui mérite que l'on se penche sur une personnalité raisonnée et déterminée à ajouter sa pierre au grand édifice de la dance music.

En mars dernier, Kelly Lee Owens arrivait les deux pieds décollés dans le paysage musical avec son premier album éponyme. Une hype et des critiques élogieuses plus tard, la Galloise est programmée au festival Scopitone à Nantes, le vendredi 22 septembre. Si, à l'écoute du premier titre, on entendait un condensé d'envolées lyriques et de cordes massives, les kicks de la productrice ont vite orienté la barre vers un album définitivement électronique. Avec cette voix, toujours, qui fait sa singularité depuis son premier single « Lucid », sorti il y a maintenant deux ans. Et s'il est parfois cliché d'entendre des artistes expliquer qu'ils considèrent leurs cordes vocales comme un instrument à part entière, force est de constater que dans la bouche de Kelly Lee Owens, cela sonne juste.

 

Difficile de ne pas voir là une Björk qui aurait d'ineffables envies de dancefloor. « Quand je me suis rendue en Islande, j'ai mieux compris la musique de Björk. On conduisait à travers le pays, avec ces grands espaces, ces montagnes... Ça a fait sens pour moi, tout ce drame musical. Tu peux monter en haut d'une colline et te mettre à chanter aussi fort que tu veux, ou être silencieux. Je suis très inspirée par les paysages, l'environnement. La musique peut être pluvieuse, par exemple. Je cherche une certaine pureté, l'honnêteté, virer toutes les merdes qui peuvent m'entourer. » De son Pays de Galles natal, elle garde l'attrait pour le chant. Après tout, ne surnomme-t-on pas cette contrée « The Land of Song » ? Parfois proche du spoken word, puis bien plus onirique, puis franchement dance, Kelly Lee Owens a appris les variations et la maîtrise des éléments analogiques avec Daniel Avery, ami et conseiller musical, initiateur et rampe de lancement.

 

Parsemés dans l'album, des sons enregistrés dans la rue, sur iPhone.

« Je sample aussi des oiseaux dans mon jardin au Pays de Galles, j'essaie de faire ressortir le swing de leurs mélodies. Pleins de choses comme ça. C'est tellement ennuyeux de ne faire que chercher dans une base de données en se demandant quel son on va utiliser. »

Réfléchie, un brin philosophe, Kelly Lee Owens a su séduire un label norvégien exigeant, Smalltown Supertown. Un hôte original pour une Britannique, mais qui a su accepter les visions sonores de sa nouvelle égérie. Des compositions somme toute simples, comprenant assez peu d'éléments, mais basées sur l'arrangement et les atmosphères. « La musique, c'est un peu comme les gens qui parlent pour ne rien dire. Nous avons tous cette tendance en nous parce qu'elle vient de nos peurs. Quand les gens paniquent, angoissent, ils parlent, ils parlent, ils parlent. Les musiciens rajoutent des couches parce qu'ils ne sont pas confiants J'apprécie l'espace, le vide, c'est là que tu peux transformer les choses. » Il ne devrait pourtant pas y avoir tant de silences que ça à Scopitone.

 

Photo en Une : © Liam Jackson
Par Brice Miclet
En partenariat avec Trax