Logo Stereolux

Retour sur le festival Indigènes 2015

Musique Publié le 21/03/2016

Petit (énorme) retour sur la troisième édition du festival Indigènes avec pour la partie vidéo le collectif Quai Baco et pour le report Addict-Culture. Eh oui, quand on aime, on ne compte pas !

INDIGÈNES #DAY1

Jeudi soir : Nous revêtons notre tenue d’Indigènes et nous préparons à voyager à travers les contrées singulières des 4 groupes de la soirée : The Blondi’s Salvation, Kevin Morby, The Soft Moon et Fucked up. Les événements nantais étant nombreux, un petit passage préalable par le vernissage de l’exposition-événement Flamands et Hollandais au Château des Ducs de Bretagne s’imposait. Nous enfilons nos baskets pour courir à Stereolux, mais malgré nos efforts nous arrivons trop tard pour profiter de la prestation des nantais The Blondi’s Slavation Arghhhhh !

C’est dans une atmosphère « Velvetienne » que nous accueille l’ingénu Kevin Morby (dont Davcom vous parlait déjà ici à la sortie de son album) tout de blanc vêtu. Durant ces cinquante minutes d’une prestation fine et élégante au croisement de Bob Dylan, Léonard Cohen, Kurt Vile ou encore Lou Reed, le prolifique Kevin Morby captive les Indigènes nantais curieux de découvrir le phénomène. Pari réussi ! Le jeune américain de 27 ans a tout pour devenir un grand.                                                

                                                                                              

 

 

Petits verres pour se désenvoûter des limbes de Kevin Morby et zou direction The Soft Moon ! (chronique addict d’Ivlo ici) Les américains menés par le bestial Luis Vasquez n’y vont pas par quatre chemins – pas de progression ascensionnelle – le public est électrisé par leurs rythmiques binaires obsédantes ! Une tension sexuelle émane de ce corps en transe, et oui, nous ne sommes que des femmes nous rendons les armes : ENCORE !

                                                   

 

Nos oreilles, par contre, ont vite fait grève pour Fucked Up… avouons-le, leur punk rock dévastateur nous a dirigé vers la sortie de la salle Micro.

INDIGÈNES #DAY2

Notre soirée débute en salle maxi avec les pluri-ethniques Cristobal & the Sea (GB/PORTUGAL/ESP/FR), nouvellement signés chez City Slang. Une Bossa Nova novatrice et fédératrice qui laisse planer un réel sentiment de communion dans la salle maxi de Stereolux.

 

 

En salle micro les cinq guys d’Acid Baby Jesus au look improbable, biberonnés aux Doors, les psychotropes ne sont pas loin, la transe non plus. Après le rock expérimental de The Callas l’année dernière, les Grecs seront probablement les porteurs d’un nouveau rock psyché addictif.

 

 

Nous repassons en salle maxi avec Jeanne Added qui est un peu l’enfant chérie d’Addict Culture tant on la suit depuis longtemps, toujours enthousiaste à chacune de ses nouvelles chansons et prestations scéniques. Cette fois-ci encore, elle nous charme et nous envoûte, sa prestation sera notre coup de cœur de ce Day 2.

Pour ceux, les malheureux, qui n’auraient pas encore eu le plaisir d’avoir fait déjà sa connaissance, Jeanne Added s’est d’abord fait un nom dans le jazz avant de s’embarquer dans une aventure plus rock, avec l’aide de Dan Levy de The Dø. Après un premier EP sorti en février, son 1er album Be sensational sort cette semaine chez Naïve !!! Sur scène, Jeanne Added, joliment accompagnée de Narumi Hérisson aux synthés (Tristesse Contemporaine) et Anne Pacéo à la batterie, est une pile électrique, condensé de Björk et PJ Harvey. Quel chien !

 

 

C’est en suite à Zun Zun Egui, en salle micro, de s’emparer de la scène. Groupe de Bristol à la tête de 2 albums : Katang sorti en 2011 et un petit dernier Shackles’Gift paru en début de cette année. Groupe cosmopolite, le chanteur (Kushal Gaya) vient de l’Ile Maurice, le claviériste est japonais. Tout ça rejaillit sur leur musique, un joyeux bordel psychédélique dans la lignée d’Animal Collective, avec des couleurs world et no wave entrechoquant Gang Of Four et Fela Kuti. Zun Zun Egui signifie Rapide Rapide Bizarre en japonais, ça décrit parfaitement la musique de ces doux dingues.

 

Pour terminer cette soirée rien de mieux que Moon Duo (chroniqué par Davcom ici) Le couple Sanae Yamada et Ripley Johnson a eu la délicieuse idée de s’accoquiner avec le batteur canadien John Jeffrey pour supplanter les boîtes à rythmes et donner du relief à cette rencontre hypnotique, entre Suicide et Black Angels, en version plus minimale. Venus de San Francisco, la ville de tous les possibles, ils nous ensorcèlent avec leurs boucles magnétiques et psychédéliques : OUI tout est possible !

Nos chakras s’ouvrent à la nuit ***

INDIGÈNES #DAY3

La troisième soirée indigènes débute avec le duo magnétique de Joy Wellboy (Belgique). La dualité de Joy Adegoke et Wim Janssens s’impose par un jeu de voix séduisant. Les intonations suaves et légères de Joy (rappelant la magnifique Martina Topley Bird), la voix de velours de Wim (aux airs de Stuart Staples) se complètent à la perfection et forment une véritable symbiose avec le public. Ellen Allien les a détectés avant tout le monde, quel nez !

Après la pop suédoise de Simian Ghost c’est une plongée dans l’univers feutré de Black Yaya qui nous attend en salle micro. Black Yaya nous invite à nous poser, nous laisser submerger par l’intime. L’ex Herman Dune renait et c’est beau !

Laëtitia Shériff est la claque de cette troisième soirée. Elle et ses musiciens délivrent une prestation de haute voltige. Impressionnants de charisme, envoûtants : La grande classe ! Le rock indigène a trouvé une nouvelle ambassadrice à sa mesure (chronique de l’album par Mag Chinaski ici).

Le public totalement rassasié par la prestation de Laëtitia Shériff ne suit pas le mouvement pour assister au concert de l’explosive Alo Wala. Pep’s, smile and colors. Alo Wala percute et ne cessera de bousculer les indigènes festivaliers invétérés.

 

 

C’est sur cette note positive et ensoleillée que nous avons décidé de rester pour clôturer notre épopée.

Un grand merci à l’équipe de Stereolux pour sa programmation audacieuse et à tous les indigènes qui auront eu la curiosité de venir découvrir avec nous les petites merveilles que réserve la scène indépendante mondiale.

* Adèle, Pauline et Asae, les addict indigènes *

Merci à Beachboy, Davcom et Ivlo ^^