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Les Nuits de l'Alligator : rencontre avec Stéphane Deschamps et Jean-Christophe Aplincourt

Musique Publié le 03/02/2017

Les Nuits de l’Alligator fait tourner le blues dans les salles de France et de Navarre. Stéphane Deschamps et Jean-Christophe Aplincourt sortent du bayou pour dévoiler leurs secrets de programmation. 

C’est une mode, les journalistes des Inrockuptibles s’investissent dans l’organisation d’événements musicaux. Après JD Beauvallet pour le Festival des Inrocks, c’est un autre de ses confrères, Stéphane Deschamps, que l’on retrouve aux manettes des Nuits de l’Alligator. « Je ne suis responsable de la programmation qu’à 30% car c’est un travail collectif. J’interviens en amont, dans le choix des artistes. Je défends les groupes que je mets en avant dans les pages des Inrocks », répond modestement Stéphane. « Je m’occupe de l’interface avec les salles et Xavier Declerc, programmateur de La Maroquinerie à Paris, prend en charge les relations avec les agents des artistes », complète JC Aplincourt, également programmateur du 106 à Rouen et ex-programmateur du festival Le Rock dans tous ses états à Évreux.

Cette fine équipe est réunie en 2005 par Olivier Poubelle, directeur (entre autres) de La Maroquinerie, qui voulait produire un événement en son lieu plutôt que seulement le louer. Très vite, JC et Stéphane, animés d’une passion commune pour le blues, réalisent qu’il va être compliqué de faire venir leurs groupes chéris depuis l’Amérique pour une seule date. L’Alligator sera donc nomade. «L’originalité du festival, c’est qu’il fonctionne sur la solidarité et l’échange équitable entre les lieux. J’établis les feuilles de route avant d’avoir les artistes car il s’agit de tracer des itinéraires raisonnables avec pas plus de 300 km entre chaque date pour chacun des trois plateaux d’artistes qui tournent en même temps », précise JC Aplincourt. Les salles, dont L’Olympic (et maintenant Stereolux), font donc une confiance aveugle aux programmateurs qui opèrent aux coups de cœur.

«On n’a pas de grosses têtes d’affiche, on mise sur l’esprit de découverte. Mais, chaque année, les salles et le public savent qu’ils auront affaire à des artistes hyper scéniques réunis autour d’un même critère: l’authenticité»

On s’inquiète tout de même au sujet de la survie d’un Alligator dans une Maroquinerie… On nous rassure: « l’Alligator a la peau dure, comme les artistes au programme. C’est un animal qui vient d’une époque lointaine, comme le blues. » Bien enracinées dans le paysage des festivals,peu florissant en hiver, Les Nuits de l’Alligator ont les crocs et sont faites pour durer !

Par Marie Gallic
Stereolux Magazine n°2 (Nov. 2011)

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