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« Daydream V2 » : les dessous de l’œuvre par Nonotak Studio

Arts numériques Publié le 18/03/2016

À quelques heures de la première française de l’installation audiovisuelle DAYDREAM V2, nous avons rencontré Noemi Schipfer et Takami Nakamoto : les artistes composant Nonotak Studio.

Après 2 années de travail sur la relation entre l’image, le son et l’espace, DAYDREAM V2 est apparu. Une installation cherchant à effacer la frontière entre l’espace virtuel et l’espace réel.

Stereolux : DAYDREAM V2 est constitué d’une série d’écrans en tissus perpendiculaires sur lesquels sont projetés des visuels. Que cherchiez-vous à faire ressentir au public avec cette installation ?

Nonotak Studio : Suite à notre première installation ISOTOPES V2 au Mapping Festival en mai dernier où le spectateur pouvait déambuler dans l'installation, nous avons cette fois-ci, voulu imposer une vue précise au spectateur. Le rapport à l'installation est plus frontal, il fait appel à la contemplation. Les vidéoprojecteurs étant placés face aux spectateurs de l'autre côté de la structure, ils peuvent se déplacer à leur guise devant l'installation, sans gêner le passage de la lumière. La dimension architecturale est un point important dans notre travail. Nous cherchons à matérialiser l’axe de la lumière sous forme de coupe à l'aide d'écrans en moustiquaires. Cela permet à la lumière de se déposer tout en traversant chaque écrans, et ainsi à l'image de se dupliquer. C’est ce qui nous permet de donner cette dimension 3D qui est réelle, alors que toutes les projections sont réalisées en 2D. Nous admirons énormément le travail de l'artiste New Yorkais Anthony McCall ou le français Julio Le Parc.

Stereolux : Avec DAYDREAM V2, cherchez-vous vraiment à hypnotiser le public ?

Nonotak Studio : (rires) Je ne sais pas si on y arrive, mais c’est notre but de départ oui. On retrouve cette idée d’hypnose dans le fait qu’on dématérialise un espace en lui donnant du mouvement. Le spectateur ne sait plus si c’est l’installation qui bouge ou bien les visuels. Cette confusion fait appel aux rêves, d’où le nom de « Daydream » (rêverie en français). On tente de supprimer la frontière entre le virtuel et le réel, en amenant le spectateur dans un univers onirique. On a parfois l'impression qu'un couloir se dessine, puis il se dématérialise en tunnel. On cherche à faire perdre les repères visuels et sensoriels du spectateur, le tout est accentué avec une musique spécifique à l'installation.

Stereolux : Pour le vernissage de l’exposition, vous jouez la performance LATE SPECULATION, pouvez-nous en dire un peu plus ?

Nonotak Studio : Contrairement à nos installations qui sont composées sous forme de boucles, LATE SPECULATION est une performance live, le son et les images sont déclenchés en temps réel. Dans notre démarche de création, nous avons composé la musique avant de traiter les visuels contrairement à nos installations où les images sont pensées en amont avec la musique. Aussi, la spécificité de cette performance est que nous sommes les créateurs et le contenu de l'installation. Nous jouons avec deux projecteurs, un placé devant la structure et un à l'arrière, ce qui nous permet de créer des jeux d'ombres grâce à nos silhouettes au centre même du dispositif.

La trame narrative est en partie écrite mais on peut jouer quelque chose d'assez différent tous les soirs. Nous avons une petite pression, de l’adrénaline avant chaque représentation sur scène, un peu comme un groupe. Nous sommes mis à nu devant le public, de notre côté nous ne voyons rien à l'intérieur de la structure. Il n'y a pas de rapport de proximité avec le public.

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