Thomas Azier + RAPHAEL D’HERVEZ
le mot du programmateur
Ce jeune Néerlandais installé à Berlin avait fait ses débuts à Scopitone il y a quatre ans. Son deuxième album devrait être celui de la consécration. Sa pop-soul électronique et futuriste de crooner troublant y fait de glaciaux ravages.
Thomas Azier (Hol)
Il y a quelque chose en lui de Bowie à l'époque de sa trilogie berlinoise : le même désir de fuir pour se (re)trouver, la même envie de se réinventer et de prendre des risques, le même perfectionnisme – sans compter la même beauté troublante, la même silhouette spectrale, le même raffinement. Le jeune Néerlandais s'est lui aussi installé à Berlin pour mieux s'isoler, entouré seulement de ses instruments et de son ordinateur, travaillant sans relâche pendant des années pour parvenir à modeler un univers sombre et sensuel. Le résultat ? Une soul futuriste et mélancolique, une pop électronique au groove transi, ou bien encore ce qu'il nomme lui-même du « DDR'n'b » (en référence à l'ancienne Allemagne de l'Est et son imagerie si joyeuse) – et une sensibilité de crooner. Propulsé par Woodkid et Stromae dont il a assuré les premières parties, et par un premier album, Hylas, à la beauté glaciale, qui a fait couler beaucoup d'encre (le deuxième ne saurait tarder), l'ancien solitaire connaît une notoriété qui ne doit qu'à son – peu commun – talent.
Raphael D’Hervez (Nantes)
Après Minitel Rose, puis Pegase, le boss du label FVTVR rêvait secrètement de chanter dans sa langue maternelle. C'est ainsi qu'est né son projet solo. Avec ces nouvelles chansons, il crée un pont entre des auteurs-compositeurs français emblématiques et des influences R&B comme Frank Ocean. Dans son premier EP L'Oiseau Tonnerre, à découvrir début juin, il réserve une place à certains de ses instruments préférés: la MPC de son adolescence et le vibraphone de son enfance.