SWANS (USA)
Sans conteste, Swans est un sphinx et Michael Gira, son leader aussi charismatique que caractériel, un démiurge omniscient et visionnaire. Groupe phare de la scène expérimentale, groupe gigogne dont la composition n'a cessé de fluctuer depuis sa création, groupe tout-terrain qui a connu maintes vicissitudes, le combo new-yorkais n'a cependant jamais dérogé à sa philosophie initiale, faite de singularité innée et d'absence totale de concessions.
De 1982 à sa dissolution en 1997, et depuis qu'il est rené de ses cendres en 2010, Swans élabore une musique à nulle autre semblable, a exploré et défriché d'immenses territoires sonores – musique industrielle d'abord (les Young Gods en savent quelque chose, qui y ont trouvé leur nom et une influence majeure), noise, post-punk, post-rock...
Trois décennies donc d'une posture radicale et d'une quête constante, déroutante pour certains (car exigeante à l'extrême), mais dont l'écoute s'avère rapidement nécessaire pour peu que l'on cède (en toute confiance hein, ça reste de la musique) à son impérieux appel.
ANNA VON HAUSWOLFF (SE)
La musique art-pop, drone-ambient et néo-classique de l’organiste Anna von Hausswolff tient plus de la néofolk que du métal. Même si la Suédoise s’en nourrit, empruntant au doom son ampleur et son usage des drones, et au black métal atmosphérique ses ambiances, chacun de ses morceaux se voit doté d’une obscurité et d’une profondeur uniques. Portée par une fièvre toute romantique, il y a un certain sens de la démesure gothique chez elle, mais sans mauvais goût ni artificialité.
