The Pirouettes + Isofolder

C'est un numéro d'équilibristes, qui consiste à agencer, en un tout harmonieux et cohérent, tout un pan de la chanson française, esthète et lettré (d'Alain Chamfort à Christophe en passant par Yves Simon et Michel Berger) et un imagerie ultra-pop, gracile, faussement candide et réellement vénéneuse – un peu à la manière de La Femme, de Dernier Métro, de Yelle ou de Paradis. Le duo annécien (d'Annecy, quoi), qui fait beaucoup parler de lui, est adepte des faux-semblants : fausses ballades de synth-pop sucrée, faux hymnes à l'insouciance générationnelle, fausses bluettes enamourées – mais vrais manifestes pour l'art et l'hédonisme, odes à l'hypermodernité, la jeunesse en étendard, les chemins d'une éducation sentimentale qui se chante en même temps qu'elle se vit. Et une ambition majeure, celle de « faire un grand disque de pop française » : c'est chose faite avec Carrément Carrément, un premier album qui a déjà rallié de nombreux suffrages, tant ses mélodies sont entêtantes, son univers tout en virevoltes croquignolettes et pirouettes cacahuètes.

Après avoir composé en solo pendant plusieurs années, la chanteuse et bassiste Isabelle Acker concrétise ce projet en 2014 avec Adrien Granger à la guitare et Julien Fontaine aux synthés. Elégant mix d'influences pop-rock, new wave et électro dont l’identité chevauche la ligne tendue entre les années 90 et l’époque actuelle.  Une atmosphère sonore où s’entrecroisent des lignes de basses vocodées, un son caractéristique du synthétiseur, la voix à la langueur anglaise d’Isabelle , la guitare électrique grinçante et le beat hypnotique de la boite à rythme. Isofolder trouve son univers et le défend sur scène depuis 2015 avec en poche un premier EP sorti fin 2016.