Miossec + Baptiste W. Hamon

C'est loin des embruns bretons, sur le pavé parisien, que Miossec a trouvé un souffle nouveau, une nouvelle inspiration, de nouvelles envies. Délaissant les formations « classiques » de ses précédentes tournées, le Brestois s'acoquine avec un trio atypique de musiciens singuliers (ou l'inverse) excellant dans les musiques improvisées, avec violon et accordéon, rode ses compos sur scène, dans des lieux improbables, retrouve l'évidence de la spontanéité et de la proximité, le plaisir de jouer « à l'arrache », avec une ferveur et une légèreté que n'ont pu entamer le temps ni le deuil. S'il s'aventure dans des territoires musicaux inédits, Mammifères, dixième album du Finistérien, ne déroge pourtant pas à la règle : instinctif et charnel, tendre et rugueux, bienveillant. Chez Miossec, l'art n'est pas différent de la vie, et participe de cette dignité qui n'ignore rien des peines et des tourments comme des joies et des coups de cœur et les offre en partage.

Nourri au biberon du folk américain, de Dylan à Cohen, en passant par Townes Van Zandt, Baptiste W. Hamon délaisse peu à peu les influences américaines qui l’ont fait rêver enfant pour renouer avec ses racines françaises. Parti au Texas sur les traces de ses idoles, le Parisien d’origine découvre aussi la chanson réaliste française : les mots et les mélodies de Brel, Barbara, Reggiani l’inspirent adroitement. Sans pour autant renier son héritage folk/country, il écrit désormais dans la langue de Molière, comme une évidence. Jouant avec une voix frêle et éraillée, le jeune auteur-compositeur- interprète évolue dans un registre plus sombre, poétique et mélancolique. Découvrir Baptiste W. Hamon c’est « quitter l’enfance » avec talent.