Fakear + Clément Bazin + Douchka

Sa musique ne se définit ni dans un espace géographique précis, ni dans une mouvance particulière ; une musique électronique certes, mais sans attaches revendiquées, ou plutôt avec ce que ses seules envies lui créent d'attaches. Une musique ouverte aux quatre vents, une construction d'espaces sonores propices au voyage et à la rêverie. Les seuls critères de Fakear naissent de ce qu'il nomme lui-même des « délires de beauté » empruntés à toutes les cultures, sous toutes les latitudes : fulgurances africaines, indolences orientales, flamboyances asiatiques..., le tout redistribué, incorporé à une electronica à l'élégante fluidité, onirique et dansante tout à la fois.

Mélodiste-né, le beatmaker originaire de Caen, porté par un engouement toujours plus affirmé, sort cette année son premier album, Animal, après une foule de Eps et des concerts en pagaille (parmi eux, Scopitone millésime 2014). De quoi le maintenir en lévitation un bon moment.

En à peine une année, Douchka est devenu incontournable pour beaucoup. Signé chez Nowadays Records, il compose proche des flots et sous le soleil armoricain  pour faire émerger une oeuvre qu’il souhaite poétique. Beats percutants et chaleureux, notes du mythique Steinway mélangées à des drums scintillants et une bonne dose de mellotron, il  a une volonté de combiner instruments classiques et synthétiseurs électroniques, afin de retranscrire un univers à la fois moderne et authentique.
Influencé au quotidien par des artistes comme Mura Masa, Dorian Concept ou encore Apollo Brown, il sert un cocktail bouillant, qui découle sur une production plus pop, en cohérence avec un live d’une efficacité redoutable. Il poursuit sa route en évitant les sentiers battus, digne de l’un des producteurs les plus prometteurs.

Clément Bazin est plus qu’un beatmaker. Bien plus. Si sa musique s’approprie une rythmique et des sonorités hip-hop le producteur refuse de faire dans la simplicité et joue à présent le rôle d’homme orchestre. Professeur de SteelPan au conservatoire, il développe une sensibilité musicale inouïe à travers un mélange des genres ; beatmaking, mélodies fragiles au piano ou inspirations techno. Musicien sur la tournée de Woodkid, il prend pourtant le temps de produire sans relâche. D’un appartement minuscule où règnent la solitude et les cendriers remplis Clément s’échappe avec l’auditeur dans son sac vers une place d’Acapulco où le coucher de soleil et les caïpirinhas nous font tout oublier.