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ven. 24 mars 2017 20H30
FILS DE PUNK !

Buzzcocks - Olivensteins + Justin(e)

Terminé
Tarif sur place : Exonéré 0€ | Guichet 22€
Ouverture des portes exceptionnellement à 20h
STEREOLUX Salle Maxi Debout - assis non garanti
Organisateur : Stereolux

Buzzcocks (GB)

La scène est connue, archétypique du mouvement punk : en juin 1976, les Pistols se produisent au Free Trade Hall de Manchester devant un parterre pour le moins clairsemé, composé de quelques énervés et des futurs membres de Joy Division, The Fall, The Smiths. C'est Pete Shelley, leader des tout jeunes Buzzcocks, qui a fait venir le gang londonien pour un gig qui décide (presque) à lui seul d'un large pan de l'avenir du rock – seul hic, les Buzzcocks ne peuvent en assurer la première partie, faute d'un line-up complet. Qu'à cela ne tienne, Shelley recrute et sort bientôt Spiral Scratch, premier album punk autoproduit et sorte de matrice originelle de la légende du groupe mancunien, qui tourne dans la foulée avec le Clash et la bande à Rotten. L'histoire est en marche, l'alchimie totale (malgré le départ de Devoto, qui fonde Magazine) ; la spontanéité, l'urgence du moment décident d'un son parfaitement identifiable, partagé entre les grands aînés autochtones (Who et Kinks en tête) et, de l'autre côté de l'Atlantique, les Ramones, Iggy, le Velvet. Davantage passeurs que dynamiteurs, les Buzzcocks font le pont entre Angleterre et New York, entre héritage pop d'une part, énergie brute et minimalisme punk d'autre part, auteurs de quelques-uns des hymnes les plus entêtants du punk. Alors, tempus fugit certes, mais l'âge jamais n'aura raison du panache.

Les Olivensteins (FR)

Dans le genre « météorite », on n'a guère fait mieux que Les Olivensteins. 1978 : la déflagration punk a déjà atteint la France quand quatre potes, réunis à Rouen autour des frères Tandy, montent Les Olivensteins (clin d’œil moqueur au docteur Olievenstein, connu comme le « psy des toxicos », qui refusera toujours de prêter son nom au groupe). Ils tournent avec les Dogs, se font rapidement une réputation, enregistrent un 45-tours qui contient Euthanasie et Fier de ne rien faire, hymne imparable, géniale apologie de la glande. Succès public et critique, premier album pressenti, mais les pressions diverses (le psy susnommé fait interdire leur concert au Palace, Barclay est loin de se montrer conciliant, et les boneheads qui, – ô surprise – ne comprennent rien à Pétain Darlant c'était le bon temps, investissent de plus en plus leurs concerts) ajoutent l'exaspération à l'intransigeance : la meute est lancée, le groupe préfère se saborder plutôt que de céder. Il faut attendre 2011 et la lumineuse idée de Born Bad Records de publier une compil pour se replonger dans ce bain de jouvence, mélange d'humour tordu et situationniste, de provoc acerbe et nimbée d'un nihilisme bordélique, sur fond de riffs mordants et de rythmiques inébranlables. Depuis, le groupe s'est reformé à l'instigation de ses copains de La Ferme Électrique – rock 'n' Rouen's not dead !

Justin(e) (Nantes)

Il y a un peu des frères Dalton en eux, un peu des Quatre Fantastiques aussi, un mélange mi-roublard, mi-branleur, mi-héroïque (oui, ça fait trois moitiés mais on parle de punk, pas de logique euclidienne). Avançant la crête haute « dans la joie et l'indifférence », les drilles de Treillières font le pont entre la West Coast (Rancid et NOFX) et la côte Ouest (le catalogue de Dialektik Records est leur bréviaire) : du punk-rock énervé et  subversif, festif et référencé (être punk n'empêche pas de lire Foucault), dans la veine déconneuse de Guérilla Poubelle (ça tombe bien, ils sont potes). Punk über alles !